Avez-vous déjà entendu parler d’eSport ? Si ce n’est pas le cas, il est temps de se mettre à la page. En effet, l’eSport est un phénomène qui rafle tout sur son passage. Jouer aux jeux vidéos et en faire son métier ? C’est aujourd’hui une possibilité. Cette génération ultra-connectée, vous allez forcément en entendre parler dans les mois et années à venir. Parce que l’eSport n’en est qu’au début de son apogée.
Si TF1 ou Canal+ s’intéressent de très près au sujet, ce n’est pas pour rien. De même que Youtube ou encore Facebook. C’est un marché en pleine expension qui peut rapporter gros. Alors pas étonnant de voir les clubs de football toquer à la porte des meilleurs joueurs virtuels de ballon rond. Fifa et PES ne font pas partie des jeux vidéos les plus joués en ligne. Cela n’empêche pas les plus grands clubs de s’intéresser à cette communauté virtuelle très active en lui proposant toujours plus de contenus adaptés aux Millenials.
PS : non dans cet article, nous ne rentrerons pas dans le débat de savoir si oui on non l’eSport est un vrai sport ou pas. Comme le poker en ligne (CF l’article de 888poker sur le sujet), l’eSport compte ses partisans et ses détracteurs. Oui, le monde des jeux vidéos souffre de ses clichés. Chacun se fera sa propre opinion. Ici, le but est simplement de constater une évolution profonde des pratiques et des habitudes de consommation dans notre société.
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Le football à la conquête des stars de l’eSport
A chaque période de transfert, on suit avec attention les mouvements de joueurs d’un club vers un autre. Mais cette année, ce sont des transferts d’un nouveau genre qui sont venus alimenter la presse spécialisée. Kez, Dragonn, DaveBtw… Ces noms ne vous disent rien ? Et pourtant, ce sont des eSportifs qui ont été recrutés par de vraies équipes de football.
Kieran « Kez » Brown a seulement 16 ans. Et pourtant, il est déjà une star sur les réseaux sociaux. Il possède 13 millions d’abonnés sur Youtube. Ce n’est pas pour rien que le jeune britannique a été approché par Manchester City pour live streamer ses matchs FIFA sur Twich et produire des vidéos Youtube. Un formidable ambassadeur du club auprès des 15-35 ans plus crédible que n’importe qui dans le club auprès de cette cible.
Autre exemple avec Koen Weijland, Néerlandais de 23 ans. Ce quintuple champion national de FIFA a été recruté par l’Ajax Amsterdam. Son objectif ? Faire coïncider les mondes du football virtuel et du football réel. Parole d’Edwin Van der Sar, directeur marketing du club.
D’autres joueurs de football virtuels ont été approchés par les clubs. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’ils possèdent une vraie crédibilité auprès de leurs communautés. Les blogueurs vidéos sont devenus des « cibles » de choix pour les marques. Pour faire passer un message ou transmettre des valeurs, rien de mieux qu’une création de contenu confiée à la personne qui connait le mieux sa communauté.
Monaco et le PSG franchissent le pas de l’eSport
Pour une fois, on ne parlera pas de la France comme pays en retard sur le sujet. Même si les clubs de football ont toujours beaucoup de choses à apprendre de la part de leurs confrères européens, les clubs de Ligue 1 n’ont pas loupé le train de l’eSport. Enfin, deux d’entre eux. On parle ici du PSG et de l’AS Monaco.
PSG et Webedia marchent main dans la main
En octobre dernier, le PSG a placé ses pions dans la course à l’eSport. En annonçant la création d’une équipe dédiée en partenariat avec Webedia, on pouvait s’attendre à un projet ambitieux. Et c’est le cas au vu du recrutement. Pour rappel, Webedia est gérant du club eSport Millenium, organisateur de tournois, manager de talents eSport et éditeur des sites dédiés jeuxvideo.com et millenium.org.
3 joueurs ont été recrutés dont le quintuple champion européen de League of Legends, le jeu le plus joué dans la communauté eSport et le quintuple champion du monde du jeu FIFA August « Agge » Ronsenmeier. D’ailleurs, le PSG n’a pas tardé à remporter ses deux premiers trophées : la Legia ESports Cup et la ESWC Fifa 17. Une crédibilité forcément renforcée auprès des Millenials et une image renforcée sur le digital : le PSG n’a vraiment pas tardé !
L’eSport, un marché à forte croissance : le PSG et l’AS Monaco ont vu juste ! (Source : L’Equipe)
L’AS Monaco dans la roue du PSG
Avec ses plus de 5 millions de fans tous réseaux sociaux confondus, l’AS Monaco ne pouvait pas laisser le PSG prendre trop d’avance. Avec des résultats sportifs constants ces dernières saisons et des ventes de joueurs retentissantes, l’AS Monaco veut continuer sa marche en avant. L’objectif est le même que le PSG : se rapprocher de ses fans, recruter de nouveaux membres et faire rayonner le club à travers le monde.
Contrairement au PSG, l’AS Monaco y va plus calmement. Le club monégasque a décidé de faire un appel à un seul ambassadeur engagé dans une seule compétition. Un choix parfaitement assumé par l’AS Monaco qui s’est associé avec Epsilon Esports.
« C’est une volonté du club de se lancer avec un premier ambassadeur. C’est nouveau, on ne veut pas brûler les étapes. Celle-ci en appellera d’autres mais il était important pour nous d’avoir une identification à un joueur pro. C’est un très bon joueur, il est dans le top 4 FIFA en France, on a de très bons espoirs en lui. Evidemment d’autres choses seront enclenchées. Mais on compte aussi sur notre base de fans pour éventuellement intégrer cette équipe. On veut quelque chose d’interactif. On ne veut pas être les seuls à proposer des joueurs. C’est une nouvelle manière d’engager nos fans. » Jean-Philippe Dubois, responsable digital de l’AS Monaco.
L’AS Monaco est heureux d’annoncer son lancement dans l’e-sport en partenariat avec @Epsilon_eSports !
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— AS MONACO (@AS_Monaco) 26 octobre 2016
Néanmoins, le club ne cache pas ses ambitions. Il ne se lance pas dans l’eSport pour y faire de la figuration, même si son arrivée se fait de manière plus mesurée que le Paris Saint-Germain explique Jean-Philippe Dubois.
« Il y a clairement un engouement aujourd’hui parce que médiatiquement, il y a de plus en plus de relais sur l’information eSport, poursuit le dirigeant de l’ASM. Il y a de grands événements qui s’organisent. C’est une manière d’aller chercher de nouveaux sponsors, d’aller explorer de nouveaux marchés, de valoriser la marque AS Monaco. C’est un nouveau secteur qui peut apporter commercialement au club. »
D’autres clubs ne Ligue 1 ne tarderont pas à se lancer. Dernière rumeur en date : l’arrivée de l’Olympique Lyonnais.
L’eSport au secours de la Ligue 1 ?
Si l’AS Monaco et le PSG n’ont pas trainé pour s’implanter durablement dans l’eSport, la Ligue 1 n’a pas non plus tergiversé. En proie à des problèmes de fréquentation malgré la campagne J’aime mon club, je vais au Stade lancée en août dernier, la LFP compte aussi sur les jeux vidéos pour (re)nouer les liens avec les fans de football…et trouver des solutions alternatives pour faire remonter la côte de popularité de la Ligue 1.
Pour cela, elle a lancé en collaboration avec EA Sports la E-Ligue 1, une compétition eSport qui sent bon le football. Une première en Europe. Deux tournois vont se dérouler : le tournoi d’hiver de novembre 2016 à janvier 2017 et un tournoi du printemps de février à mars 2017. De vraies compétitions qui vont voir s’affronter les meilleurs joueurs de FIFA 17.
En 2016, l’eSport va atteindre les 500 millions de dollars de chiffre d’affaires (Source : Deloitte)
La LFP saisit parfaitement la balle au rebond. Même s’il est certain que cette initiative digitale n’aura aucune influence sur l’attractivité de la Ligue 1 auprès des joueurs européens et le niveau global des matchs, l’engagement des fans et la conquête de nouveaux membres seront eux des objectifs crédibles et atteignables. Un levier de communication qui répond parfaitement aux attentes des millenials. Attendons maintenant de voir l’accueil réservé à la compétition et le nombre de participants. En tout cas sur le papier, c’est encourageant.
Le football avec FIFA et PES ne font pas encore partie des jeux d’eSport les plus joués dans le monde. Mais la communauté est grandissante et les acteurs que sont les clubs et les ligues ont tout intérêt à faire partie intégrante du processus. En devenant acteur et non plus spectateur, ils ciblent directement les Millenials, cette cible prioritaire pour de très nombreuses marques. Et comme les diffuseurs se penchent sur ce marché à fort potentiel, ils sont encouragés à se lancer dès maintenant dans la danse. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si beIN Sports souhaite aussi placer ses billes dans l’affaire et va diffuser des compétitions d’eSport.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez en apprendre encore plus, vous pouvez consulter l’excellent dossier réalisé par L’Equipe.
Retrouvez l'article original rédigé par Cyrille Gandolfo de notre partenaire éditorial CduSport en suivant ce lien.
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