Début Juillet, GlobalSportsJobs a rencontré 5 professionnels senior de la British Olympic Association afin de vous apporter un éventail de perspectives et de conseils de carrières sur différentes fonctions au sein de l’organisation et de comprendre ce qu’implique de travailler pour une fédération internationale dans la préparation d’un événement majeur tel que Rio 2016. La semaine dernière, nous vous avons présenté la première partie avec Mark England, Chef de Mission, qui nous a fait découvrir son rôle au sein de l’organisation, la préparation des Jeux par la Team GB et livré de précieux conseils concernant les carrières dans l’industrie du sport. Cette semaine, c’est au tour de Simon Massie-Taylor, Commercial Director de la BOA.
Partie 2 : Simon Massie-Taylor, Commercial Director
Pouvez-vous nous parler de votre carrière à ce jour et de comment vous en êtes venu à assumer votre rôle à la BOA ?
Simon Massie-Taylor : Cela fait environ deux ans que j’occupe cette place. J’avais déjà travaillé dans le monde olympique auparavant. J’ai passé quatre ans au LOCOG, le Comité d’Organisation de London 2012, dans l’équipe commerciale. Avant cela, je travaillais à la City. J’étais dans la finance, dans une banque d’investissement. J’ai reçu une formation de comptable, j’ai un profil assez différent de la plupart de gens dans le monde du sponsoring commercial.
Quel conseil pourriez-vous donner aux personnes souhaitant travailler dans l’industrie du sport ?
SMT : Tout d’abord, je recommande fortement de travailler dans ce secteur si vous ne le faites pas déjà. C’est un secteur en croissance et il devient de plus en plus sophistiqué. D’un point de vue commercial, il y a des opportunités infinies, donc c’est vraiment très exaltant d’être là en ce moment. Pour y rentrer, tout dépend d’où vous venez et ce que vous voulez faire. Pour ce qui est du commerce, ou tout ce qui touche au sponsoring, toujours plus de personnes viennent des services aux professionnels que ce soit le conseil, etc. Il y a beaucoup de compétences transférables ici, autant dans les négociations de vente, le déroulement des processus… Je crois en ce parcours simplement parce que c’est celui que j’ai emprunté, mais aussi parce que je pense que les professionnels qui viennent des marques avec un profil marketing se retrouvent très bien dans ce qui est devenu de plus en plus un secteur drivé par la marque, d’autant plus avec les Jeux Olympiques où cela est si important.
Pouvez-vous nous livrer un éclairage sur les cycles de partenariat pour la Team GB alors qu’elle se prépare pour des Jeux Olympiques ? Et que se passe-t-il lorsque les Jeux sont finis ?
SMT : Quand nous avions accueilli les Jeux de Londres, nous avons amassé un grand nombre de partenaires commerciaux (plus de 40). Toutefois, tous ces contrats se sont terminés après 2012 lorsque les droits commerciaux sont revenus à la BOA et deux seulement ont renouvelé (BP et Adidas). C’est pourquoi la BOA a dû trouver de nouveaux sponsors dans le marché exigent du sponsoring tandis que le « big show » avait quitté la ville. Pour une organisation financée par des compagnies privées qui doit compter ostensiblement sur le sponsoring, c’était presque un départ arrêté. Ceci a été le défi de ce cycle de quatre ans. L’excellente nouvelle, c’est que la marque est tellement puissante, et les Jeux sont désormais rentrés dans la vie britannique, donc cela a amené beaucoup d’intérêt et nous a conduit à avoir les partenaires que nous avons aujourd’hui.
La plateforme de sponsoring se porte très bien. Nous n’avons que des partenariats de long-terme maintenant et nous avons un dossier très structuré sur les retours des partenariats long-terme liés aux JO. Si vous regardez les partenariats olympiques autour du monde, la moyenne est de 15-20 ans. Par essence, plus vous restez longtemps, plus vous retirez de la valeur. Coca-Cola, par exemple, est là depuis 1922. Nous traversons en ce moment-même les processus de renouvellement avec nos partenaires, et les retours sont excellents, ce qui signifie qu’au début du prochain trimestre nous aurons une base de partenaires existants à laquelle nous n’aurons plus qu’a en ajouter d’autres.
Vous accordez clairement beaucoup d’importance aux partenariats de long-terme. Avez-vous déjà commencé à plancher sur Tokyo 2020 ?
SMT : Oui, nous nous projetons vraiment sur Tokyo. Nous avons renouvelé notre accord avec Adidas jusqu’à 2024 par exemple. Ils ont été là depuis 30 ans, ou presque, et même si nous ne savons pas encore où auront lieu les JO de 2024, le fait qu’ils soient prêts à s’engager sur une telle durée envoie un signal très fort sur la force de notre plateforme de partenariat. En fait, nous venons d’écrire notre stratégie sur 8 ans, posant les bases jusqu’à 2024, donc nous pensons sur le long terme et construisons des partenariats qui ont une valeur sur le long terme.
Quels sont les opportunités et défis que les professionnels devraient connaitre lorsqu’ils souhaitent mener une carrière dans un organisation telle que la BOA ?
SMT : Si vous regardez les propriétés sportives – organes de direction, clubs, etc. – comme des entreprises, beaucoup de ce qui est fait repose sur le succès. L’élément imprédictible est la raison pour laquelle tout le monde aime le sport. Votre équipe peut être promue, reléguée : la valeur de votre équipe peut croitre ou baisser de ce fait. Cependant, en travaillant à la BOA, vous êtes relativement protégé par rapport à cela, parce que l’équipe a maintenant un long historique de succès. Quelle que soit notre place sur le tableau des médailles, je peux garantir que nous aurons des dizaines de réussites à Rio. Donc, bien que nous ne soyons pas à l’abri d’une baisse de performance, nous allons relativement bien en comparaison de beaucoup d’autres organisations sportives. Le danger du sport est que si votre performance baisse, l’argent s’en va, et il y a toujours ce risque. Ceci étant dit, tant que votre business est robuste, comme peut l’être le nôtre à la BOA, vous pouvez vous protéger de ce risque. Un des sujets chauds en ce moment est la gouvernance, et si toutes les bonnes choses sont en place, alors vous pouvez prédire les mauvais résultats, dans le système ou sur le terrain.
Quelles sont vos attentes pour la Team GB à Rio ? Les Britanniques ont-ils des raisons d’être optimistes ?
SMT : Nous espérons avoir nos JO les plus réussis à l’étranger, ce qui voudrait dire battre les 47 médailles de Pékin. A ce stade nous sommes confiants à l’idée de battre ce record. Notre meilleure performance était Londres, quand nous avons pris 65 médailles bénéficiant de notre avantage d’hôte de l’événement. Si nous pouvons améliorer nos Jeux à l’étranger, ce serait une réussite fantastique.
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