C’est un marché autant stéréotypé qu' irrationnel et pourtant, les chiffres de la bulle "sport business" ne cessent de s'envoler. Entre contrats équipementier à la hausse, places lucratives et indemnités de transferts sans limites, les clubs flambent. Et pourtant, le sport est un business bien plus complexe qu’il n'y parait.
Mais pourquoi parlons-nous donc réellement de business ?
1 / Une contradiction
On connaît tous la prépondérance du sport dans la culture et plus globalement, dans notre société.
En choisissant, de manière superficielle, entre, footballeurs en Europe, Basketteurs/Hockeyeurs/Joueurs de NHL ou baseball en Amérique, criquet en Asie ou encore le Hockey en Océanie, vous vous apercevrez qu’il y a de réelles célébrités continentales dans chacune de ces disciplines.
Une problématique se dégage : Le trop grand nombre de clubs disperse le public et donc la cible touchée. De ce fait, la monétisation liée à cela reste plus que complexe.
En effet, les abonnements sont chers, tout comme les produits dérivés le sont et forcément, le supporter/fan lambda, dans une problématique économique, privilégie son canapé à sa place (trop) lucrative au stade.
Bien sur, les droits TV augmentent (bien qu'inégalement) mais cela masque des maux. Un constat flagrant peut expliquer cela : Le ratio importance en société / retombés économiques. L’audience n’est pas problématique pour le sport mais sa monétisation l’est. Au quotidien, aucun acteur du sport n’est capable de monétiser le fait que nous parlions d’un acteur sportif, quel qu’il soit.
Un simple contraste permet de comprendre beaucoup de choses : Le monde des médias et les équipementiers gagnent plus d’argent venant du sport que l’industrie du sport elle-même.
2 / Un business contrasté
Les systèmes de gouvernance des structures sportives diffèrent mais se rejoignent fréquemment sur un constat implacable : la précarité.
Entre anciens sportifs, passionnés, mécènes ou grand magmas de l’industrie économique, les business model divergent entre gestion rationnelle (rarissime) ou folie des grandeurs ( plus courante..).
Ces inégalités peuvent s’expliquer dans l’histoire du « sport business », notamment dans un plan purement économique. Les dotations produit et le « marketing club » n’est apparu qu'à partir des années 1980 où les clubs étaient flexibles voir même laxistes avec leurs meilleurs ennemis, les équipementiers. La rémunération était exceptionnelle et trop peu conventionnelle.
Face à ce constat, à la fin des années 1980, les clubs enclenchent leur politique commerciale et se découvrent un pouvoir attractif (un peu tard).
La relation équipementier - club s’épaissit et la vente de maillots s’enclenche. Fiers de cette découverte, les clubs ne semblent plus vouloir s’arrêter et empruntent un à un les stratagèmes économiques globaux, ceux de l’entreprise "normale".
Les clubs appliquent leurs solutions en suivant la conjoncture, notamment en modernisant leurs lieux d’accueil clients (les stades) et créent un nouveau dynamisme économie.
Trop conservateur ou par manque d'altruisme, ces mêmes personnes se persuadaient que la TV dissuadait les fans de garnir leurs antres. Le passage aux années 1990 se révèle être une véritable révolution. En football, l’exemple d’Arsenal est parlant (passage de Highbury à Emirates) tout comme les nouveaux stades de l’Ajax et le Celtic.
3 / Du personnel précaire
Les clubs agissent en permanence dans l’urgence. Qu’il s’agisse de l’entraineur, du joueur ou du staff, les va-et-viens sont légion et aucun signe ne nous dirige vers l'opposé.
Le processus de recrutement dure 4 à 5 mois dans une structure « entreprise » quand l’hésitation et la réflexion est vu comme une faiblesse dans le leadership organisationnel sportif.
Football, Rugby, Hand, Tennis, Basket, tous les exemples nous mènent à ce même constat d’urgence, dicté par l’absence de résultats à (très) court terme.
Le processus de recrutement est tout aussi aberrant. Dans un monde « global», chaque poste est pourvu suite à plusieurs entretiens et en corrélation avec un business plan cohérent. Pour le sport c’est tout autre, le poste est vacant et les agents s'y engouffrent en plaçant leurs poulains, tel un jeu d'opportuniste.
Celui qui prétend briguer la place libre doit être disponible, avoir des victoires notables/marquantes mais surtout récentes. Le but : Créer du buzz par son aura, à défaut de réelles compétences et détourner les fans de leur principal intérêt : le résultat sportif.
Ce corporatisme et ce copinage exacerbé nuit à la performance sportive et plus globalement à l'économie des entités sportives. Le sport souffre de ces maux redondants & inaliénables.
Pour se défendre, on retrouve cet argument irrecevable, prônant que celui qui ne pratique ne peut se prononcer, une sorte d'abjecte stratégie visant à protéger son emploi & l’enfoncer dans la médiocrité.
Pourtant, dans tous sports confondus, cela tend à évoluer et les profils professionnels, non-sportifs, arrivent sur le marché (Cyclisme, Basket & Football notamment).
4 / Un fossé sépare le club de l'entreprise
Dans le sport, l’investissement doit être massif mais est à perte. Cela a un but bien précis : Les gains sportifs mais surtout la satisfaction fan.
A l’inverse, les fans détestent leurs dirigeants en les égratignant de « capitalistes » appliquant une stratégie contraire.
Fery et Sadran sont les têtes d'affiche de cette chasse aux président libéraux.
Mais gagner des titres est-il source de profits ? Et non.
Les meilleures équipes font rarement du profit. Le sport reste peu lucratif et le ratio profit / classement reste un bon indicateur.
Dans 45% des cas, le classement et les profits évoluent dans le sens opposé. Dans 55% des cas, profits & classement vont dans le même sens. (Source Economic Times )
Le gain de match n’est donc pas clairement la solution miracle d’autant plus que les propriétaires de clubs se moquent de la rentabilité. Les clubs agissent en tant que simples intermédiaires transmettant l’argent aux acteurs : les joueurs.
Mais que recherchent donc les clubs ? profits ou victoires ?
On serait tenter de dire la gloire, bien qu’elle soit une sorte de croix sur le profit.
On pourrait davantage qualifier les clubs de "fondations caritatives" que d’entreprises car les profits privent le club d’argent qu’il aurait pu dépenser pour enrichir son effectif... Paradoxal.
Les clubs abandonnent le profit et continuent à être gérés de manière étrange voir même consternante pour certains. Les intermédiaires parasitent et posent problèmes surtout quand les indemnités se chiffrent à quelques milliers/millions d’euros.
Leur objectif devrait davantage être de servir que de desservir la communauté fan. Et, dans une moindre mesure, rester solvable.. Pourtant très (trop) peu de clubs s’y attèlent.
Ce que représente GlobalSportsJobs
GlobalSportsJobs a pour mission d'inspirer, éduquer et aider à la professionnalisation de l'industrie du sport. Dès 2010, Will Lloyd, fondateur de GlobalSportsJobs, faisait l'analyse du manque d'ouverture des organisations sportives à une plus grande qualité et diversité de talents et voyait dans le digital le moyen et la solution de faire rentrer l'industrie du sport dans une nouvelle dimension. C'est pourquoi certains clubs font désormais appel à GlobalSportsJobs pour trouver les bons candidats.
Cet article a été rédigé par César Morange, Co-Fondateur de Creative Sports Media. Vous pouvez retrouver l'original sur son profil LinkedIn.
Donnez un coup de pouce à votre carrière avec les dernières offres d’emplois disponibles ou créez un compte aujourd’hui pour rester au fait des dernières perspectives, évènements et offres dans le sport.