A la fin de l’année 2016, le Département d’Etat américain, le Département fédéral suisse des affaires étrangères et le think-tank mondial Institute for Human Rights and Business (IHRB) ont organisé le Sporting Chance International Forum. Ce forum de haut rang a réuni des athlètes, des gouvernements, des instances du sport, des sponsors, diffuseurs, influenceurs, syndicats et ONGs pour parler de la manière dont le monde du sport a besoin d’évoluer pour remettre l’humain au centre de ce qui est devenu une industrie mondiale. Dans cet article, John Morrison, directeur général de l’Institute for Human Rights and Business énonce les principes soutenant les objectifs de ce forum et les engagements nécessaires pour faire évoluer le monde du sport.
Les évènements sportifs majeurs inspirent l’humanité et ont le pouvoir de réunir les gens autour de la fraternité et de la tolérance. Ils ont aussi le potentiel de générer de nombreux bénéfices sociétaux, particulièrement dans les pays hôtes. Ces avantages peuvent inclure des créations d’emplois, l’amélioration des infrastructures technologiques et de transport, une régénération urbaine et de nouveaux logements sociaux, une augmentation de la pratique du sport et la promotion d’un mode de vie plus sain, la promotion d’actions positives en lien avec la soutenabilité, la diversité et envers les groupes vulnérables et exclus, dont notamment les enfants, les femmes, les migrants et réfugiés, les personnes LGBTI et les personnes en situation de handicap.
Cependant, les évènements sportifs majeurs sont aussi complexes, avec un cycle de vie allant du dépôt de la candidature, la construction et la livraison de l’événement nécessitant un processus d’organisation long de plusieurs années. Ainsi, ces évènements comportent des risques inhérents, dont des effets négatifs et évitables sur les droits de l’homme. Malgré leurs avantages, les évènements sportifs majeurs ont tous été liés à des abus des droits de l’homme, presque sans exception et ce en dépit des pays hôtes et des continents. Ces abus incluent des expulsions forcées, des conditions de travail dangereuses dans le secteur de la construction, la vulnérabilité des travailleurs migrants, des conditions de travail exténuantes et le travail d’enfant dans le secteur de la logistique et des marchandises, la restriction du droit d’association, de réunion pacifique et d’expression, des répressions policières sur les sans-abris et les enfants de la rue, la discrimination sur les terrains de sport et en dehors, et des problèmes de corruption et de sécurité. Pour approfondir de tels efforts, le Forum 2016 a lancé un ensemble de principes qui visent à ce que tous les évènements sportifs majeurs montrent le meilleur de l’humanité soient construits sur le respect des droits de l’homme sur toute la durée de leur cycle de vie.
En termes simples, voilà ce que ça donne :
Aujourd’hui bien sûr, il est plus facile de dire qu’il faut faire des droits de l’homme une priorité dans l’industrie du sport plutôt que de mettre concrètement en place des actions pour aller dans ce sens. Bien que des instances majeures du sport comme la FIFA, le CIO et la Fédération des Jeux du Commonwealth se soient toutes engagées pour les droits de l’homme, la mise en place d’actions concrètes sera le challenge le plus important dans les mois et années à venir. Il y a 2 tests cruciaux à passer : - Est-ce que les droits de l’homme peuvent devenir un critère clé dans la désignation des pays hôtes ? – Est-ce que les droits de l’homme peuvent s’appliquer aux pays hôtes qui ont déjà été sélectionnés ? La FIFA s’est déjà engagée à inscrire les droits de l’homme dans son dossier de candidature pour la Coupe du monde 2026 et on peut s’attendre à des avancées similaires avec les Jeux Olympiques d’hiver 2026, les Jeux du Commonwealth 2026 et les Jeux Olympiques d’été 2028. Mais qu’en est-il des évènements organisés par la FIFA à Moscou en 2018, au Qatar en 2022, par le CIO à Pyengchang en 2018, Tokyo en 2020, Beijing en 2022 ou encore les évènements du Commonwealth sur la Côte Dorée en 2018 ou à Durban en 2022 ? La réponse doit être : personne ne peut se permettre d’attendre 10 ans pour voir les droits de l’homme respectés sur les terrains de sport et en dehors, et c’est la meilleure réponse possible étant donnée la marge de manœuvre existante.
L’action collective à laquelle on a assisté lors du Sporting Chance Forum doit être approfondie en 2017 avec des engagements particuliers pris non seulement par les instances du sport, mais aussi par les gouvernements, les sponsors, les fournisseurs et les distributeurs. Martina Navratilova nous a tous lancé un défi, où que nous soyons dans la chaîne logistique du sport : « De mon expérience, les grands athlètes, les grands modèles, les grands dirigeants d’entreprise ont toujours un plan d’action. Alors que nous faisons face à de nouveaux changements et défis, ils doivent prendre des décisions difficiles, s’engager à corriger les injustices et assumer leurs responsabilités. Ils ne peuvent pas être paralysés par le changement et l’incertitude, ils doivent être capables de saisir une situation rapidement et de prendre des actions claires et décisives.
Cet article a été initialement publié par notre partenaire, la Fédération Mondiale de l’Industrie du Sport dans leur magazine annuel.
Donnez à votre carrière dans le sport un coup d’accélérateur avec les dernières offres à pourvoir ou créez un compte aujourd’hui pour rester informé des derniers évènements ou des dernières offres à pourvoir et découvertes dans le secteur du sport.
Global Sports : La première plateforme d’emplois spécialisés dans l’industrie sportive internationale.
Plan du site
Notre offre
Les clients