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Le sport, un terrain de jeu pour l’innovation :
Le sport est donc aujourd’hui au cœur des nouveaux enjeux de santé publique. En effet, depuis le premier mars, un décret permet aux médecins de prescrire du « sport sur ordonnance » aux plus de 10 millions de Français souffrant d’une affection longue durée (ALD). Cette officialisation du « sport sur ordonnance » fait émerger ainsi toute une nouvelle filière de soin autant que de nouveaux modes de prescription. Pour encourager le « sport sur ordonnance », un nouvel outil baptisé « Prescri’forme » a été mis à disposition des médecins, sous la forme d’un site internet. Il référencie près de 600 centres médico-sportifs homologués « santé sport », les associations sportives agréées et les sites de pratique sportive autonomes et permet également d’établir un carnet de santé digital. Si pour l’instant, le remboursement de l’activité physique sur « ordonnance » n’est pas assuré par la sécurité sociale, certaines mutuelles prennent les devants à l’image de la Maif qui rembourse jusqu’à 500 euros, consultations médicales et pratique du sport confondues, pour les patients atteints de certaines pathologies.
Ces mutations profondes de notre façon de concevoir le sport mais également de le pratiquer, sont la conséquence directe de l’apparition du Digital, ce dernier ayant permis l’émergence d’une multitude d’objets connectés et d’applications qui ont révolutionné notre rapport au sport. Désormais, les sportifs professionnels recourent largement au big-data, c’est-à-dire à l’analyse des métadonnées, pour disséquer et améliorer les performances. Ainsi, lors des derniers jeux olympiques de Rio en 2016, certains nageurs ont fait appel au bracelet connecté Whoop qui permet, en se basant sur l’analyse des données cardiaques et le volume d’entrainement, de définir le mode de récupération le plus adapté (massage, hydratation, sommeil, alimentation). Des innovations qui se retrouvent aujourd’hui au cœur des méthodes d’entrainement à l’image du casque Halo sport utilisé par les spécialistes américain du sprint qui favorise la plasticité neuronale et donc l’apprentissage.
Ce nouveau marché de la data est ainsi particulièrement porteur pour les start-up du sport qui comptent bien s’en saisir. A l’instar de la start-up française Mac Lloyd, spécialisée dans l’analyse des données physiologiques des athlètes (la température, le rythme cardiaque, la vitesse ou encore la distance parcourue), elle permet à ces derniers de mieux connaître leur corps et ainsi de se prévenir d’éventuelles blessures en adaptant de façon plus personnalisée la charge de travail durant les entraînements.
Dans cette déferlante de technologie, le sportif amateur n’est pas oublié. En effet, les applications centrées autour du « quantified self », c’est-à-dire l’analyse de ses performances, ont vu leur nombre littéralement s’envoler. Il faut dire qu’avec 23% des Français possédant au moins un objet connecté, les start-up du sport sont aux portes d’un marché colossal et rivalisent d’ingéniosité pour sans cesse repousser les limites de la connectivité et permettre l’émergence de nouveaux usages. Transformer la performance par l’analyse des données est donc rapidement devenu le graal de nombreuses start-up comme Cityzen Sciences, spécialisée dans le textile connecté destiné à l’univers du cyclisme ou encore PIQ qui souhaite révolutionner notre pratique du tennis grâce au développement de micro capteurs directement fixés au poignet ou au manche de sa raquette. Couplés à un système d’intelligence artificielle nommé GAIA, ces capteurs permettent de comprendre et d’analyser les nuances microscopiques des gestes sportifs et de donner des conseils personnalisés pour permettre d’améliorer son niveau de jeu. Créée il y a seulement deux ans, la société a déjà levé près de 13 millions d’euros et emploie 67 personnes en France et à l’international. Si le digital nous donne la possibilité d’avoir un meilleur recul sur notre pratique sportive, c’est également un incroyable moyen de mettre les sportifs en relation les uns avec les autres et par conséquent d’encourager à la pratique. C’est précisément sur ce nouveau marché que c’est positionné la start-up Krank Club, qui donne à chacun la possibilité de trouver grâce à un questionnaire simple et intuitif, des partenaires de son niveau. Un principe sur lequel s’appuie également OuiRun qui vous propose de trouver votre prochain partenaire de running proche de chez soi grâce au système de géolocalisation de votre smartphone.
Outre la simple pratique sportive, le digital a également révolutionné notre façon de voir mais aussi de vivre le sport grâce au déploiement d’une myriade de nouveaux outils destinés à amplifier la « fan expérience ». Il suffit de prendre pour exemple la start-up Vogo qui amplifie l’expérience dans le en permettant aux spectateurs, via une tablette ou un smartphone, de vivre en direct ou en replay tous les moments du match. Cette technologie utilisable seulement lorsque vous vous trouvez au sein d’un stade ou d’une enceinte sportive donne la possibilité au spectateur de sélectionner sur son smartphone une caméra au choix disposée dans le stade qu’il souhaite visionner. Plusieurs clubs de rugby dont Montpellier, Lyon ou encore Toulouse proposent déjà cette technologie. Toutefois, pour ceux qui n’ont pas la chance de se rendre sur le lieu de l’évènement, une startup permet, grâce à la réalité virtuelle, d’y répondre. LIVELIKE fondée par 4 français installés aux Etats-Unis propose désormais aux téléspectateurs de vivre un match comme au stade et ce, depuis une loge VIP. Comment ça marche ? Une vidéo en direct, capturée en grand angle (environ 170°) et retransmise via un casque VR. Des zones sélectionnables vous permettront de basculer d’angles de vues en temps réel afin d’amplifier l’effet d’immersion pour un spectacle encore plus engageant. De nouvelles opportunités que les marques semblent bien vouloir exploiter à l’image de Samsung qui a récemment lancé une application de réalité virtuelle pour son casque Gear VR afin de permettre à tous les fans de suivre en direct les tournois eSport de l’ESWC, comme si on y était ! Le concept est simple : depuis votre canapé, vous pourrez grâce à votre casque assister aux différents tournois de l’ESWC en direct ; si il y a plusieurs matchs en même temps, pas de souci, un multiplex vous permettra de passer d’une rencontre à l’autre en tout simplicité. Enfin grâce à un système de caméras Gear 360 disposés sur les lieux stratégiques du tournoi, on pourra profiter du match en totale immersion.
Le sport, une stratégie gagnante :
C’est dans la lignée de telles évolutions que l’eSport est aujourd’hui devenu un véritable spectacle de masse. Avec un marché européen qui pourrait représenter 345 millions de dollars pour l’année 2018, il est aujourd’hui un secteur de taille pour des marques qui cherchent à tirer leur épingle du jeu. Depuis 2016, on constate que la France se classe en bonne position sur ce nouveau marché avec des recettes en constantes évolutions : 22,4 millions de dollars en 2016, 23,5 millions en 2017 et un montant qui devrait atteindre 24,7 millions pour 2018. Il faut dire que l’eSport représente une porte d’entrée privilégiée pour toucher une population que les grandes marques cherchent par tous les moyens à séduire à savoir les millenials qui représentent près de 62% du marché. Culminant en 2017 à 1,6 millions de téléspectateurs pour les grands événements, l’eSport génère des audiences qui sont aujourd’hui très similaires à des audiences d’émissions d’access prime telle que Quotidien sur TMC. Résultat, les plus grandes marques se ruent sur ce nouveau marché et tentent d’installer rapidement leur légitimer : le PSG et Auchan ont déjà créé leurs propres équipes dédiées à l’eSport et Samsung avec sa montre Gear sport est devenue le chronomètre officiel de la compétition d’eSport ESWC.
Le développement exponentiel de l’eSport nous montre donc à quel point l’univers du sport est aujourd’hui transformé par l’impact du digital et comment tous ces changements nous conduisent irrémédiablement à redéfinir notre façon de penser le sport. C’est précisément pour répondre à ces enjeux sans cessent mouvants que les villes comme les marques se sont dotées de nouveaux outils capables de les accompagner en leur permettant de mieux anticiper ce que sera le sport de demain. Le Tremplin, premier incubateurs de start-ups dédiées au sport d’Europe, fait office de précurseur en la matière. Créé en 2014 à l’initiative de Paris& co, il a su accompagner plus de 60 start-up issues du l’univers du sport et faire émerger de véritable succès stories à l’image de Sport Heroes, SportEasy, Gymlib, E-Cotiz, Vogo et bien d’autres.. Ce modèle qui fut le premier en son genre, a été largement suivi développé par la suite à l’image de l’incubateur London Sport à Londres, LA Dodgers Accelerator à Los Angeles ou encore du Leads à Berlin. Reste que le sport n’est encore qu’au début d’une révolution qui se voudra mondiale, comme la suggéré, M. GOU Zhongwen administrateur général des Sports en Chine en affirmant qu’il comptait bien faire passer le sport de 0,7 à 1% du PIB du pays d’ici 2020. Quant aux futurs grands évènements comme la coupe monde de football en Russie ou les JO 2024 à Paris, ils seront autant d’opportunités pour tous les acteurs du sport d’aujourd’hui et de demain de transformer notre vision et notre pratique du sport. En définitive, que l’on parle d’expérience en stade, de fan engagement, de modes de diffusion et plus généralement de pratique, les marques comme les institutions devront prendre cette révolution en marche pour ne pas demain se faire distancer et continuer à faire de la France, une grande nation du sport.
Cet article a été initialement publié le 16 novembre 2017 par notre partenaire, Le Tremplin.
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