7 mois après Rio et un an avant PyeongChang, nous nous trouvons au milieu d’une accalmie dans l’éternel cycle olympique. Ce qui veut dire que nous sommes au moment exact où le Comité International Olympique (CIO) a coutume de communiquer énormément sur les Jeux Olympiques, dans la quête sans fin de donner à cet événement se déroulant tous les deux ans une visibilité constante dans le flux perpétuel d’informations.
Le lancement de la chaîne télé des Jeux Olympiques dans les semaines suivants les Jeux de Rio peut sembler avoir été dû à un mauvais timing, mais c’était en fait parfaitement calculé : plutôt que d’être lancé pour offrir une couverture média d’un événement international existant – les Jeux qui se déroulaient en même temps – le lancement de la chaîne est devenu lui-même un événement. Maintenant, alors que nous entamons le décompte des 365 derniers jours avant le prochain grand rassemblement des Jeux, le CIO a trouvé un autre moyen pour rester à l’écran, en inscrivant le site du géant chinois de l’e-commerce Ali Baba sur le programme des Partenaires des Jeux Olympiques (The Olympic Partner, TOP) jusqu’en 2028, en tant que fournisseur de service cloud officiel et comme plateforme officiel d’e-commerce pour les autres partenaires.
Alibaba, détenu par la deuxième fortune de Chine Jack Ma, est devenu le premier TOP partenaire du CIO depuis Bridgestone en 2014 et la première entreprise chinoise à devenir un partenaire de premier ordre. Selon Bloomberg, le contrat titanesque est estimé à 800 millions de dollars pour une période de 12 ans. A première vue, la volonté d’Alibaba est bien sûr de se développer à l’extérieur de son marché local et d’intégrer le marché mondial. Jusqu’ici, le plus gros distributeur de Chine Alibaba, qui a également une large influence en Asie, est pratiquement inconnu de la population en Occident, malgré le fait qu’il soit devenu le plus gros distributeur au monde en termes de revenus en 2016. Jack Ma a aussi fait sien l’objectif à long terme de réaliser 50% des revenus d’Alibaba en dehors de la Chine, quand à l’heure actuelle ce chiffre atteint à peine 25%.
Jack Ma aime à raconter pourquoi Alibaba se nomme ainsi : pour l’universalité de la référence – « les gens en Inde, en Allemagne, à Tokyo ou en Chine » connaissent tous la légende d’Ali Baba et des Quarante Voleurs. L’accord avec le CIO ensuite, est un moyen réfléchi pour rendre l’entreprise aussi connue que le conte, et faire passer Alibaba d’un acteur régional à une vrai groupe mondial.
Mais cette partie ne raconte que la moitié de l’histoire. Si Jack Ma avait simplement voulu faire gagner à Alibaba en notoriété en Occident, il y avait des moyens plus surs et sans aucun doute moins couteux de le faire, comme cela a été démontré par les vagues d’investissements des conglomérats chinois dans le football occidental. Par exemple, le concurrent direct d’Alibaba en Chine, Suning Commerce Group, a payé l’année dernière 300 millions de dollars pour acheter l’Inter de Milan en Italie, et alors que cet investissement va prendre de l’ampleur dans le temps, il en sera de même pour ses bénéfices. Pendant ce temps, Jiangsu Suning, l’exploitant de la Chinese Super League (CSL) a fait partie des acteurs les plus actifs sur l’étonnant marché des transferts du pays, en battant 2 fois le record chinois de montant de transfert avec la venue des stars brésiliennes Ramires et Alex Texeira, apportant ainsi une attention mondiale sur la marque Suning.
Par ailleurs, Wanda, l’entreprise possédée par Wang Jianlin – seul homme de Chine plus riche que Jack Ma – a signé l’année dernière un accord avec la Fifa, l’instance dirigeante mondiale du sport, pour devenir un partenaire premium jusqu’en 2030. Ce contrat offre à Wanda une visibilité tout au long de l’année via le sport le plus regardé au monde, alors qu’Alibaba vogue au flot des cycles olympiques et de leurs emplois du temps changeant.
De plus, si l’intérêt d’Alibaba était seulement d’augmenter sa visibilité mondiale, un contrat avec le CIO au début de la période de 6 ans qui verra trois Jeux Olympiques consécutifs – PyeongChang 2018, Tokyo 2020 et Beijing 2022 – se dérouler dans un rayon de 1000 kilomètres en Asie, marché sur lequel l’entreprise est déjà bien établie, ne serait pas la plus sage des décisions.
La clé avec ce contrat n’est pas de se demander ce que le CIO peut faire pour Alibaba mais ce qu’Alibaba peut faire pour le CIO. Le contrat comprend 2 parties majeures. La première verra Alibaba faire ce qu’il fait de mieux, fournir une plateforme de distribution mondiale et officielle, vendre des produits marketing certifiés aux fans permettra de réduire la prolifération de produits olympiques contrefaits et non officiels. La seconde partie du contrat comprend des services officiels de cloud, à travers lesquels Alibaba va offrir ses services naissants de cloud informatique, et pas seulement au CIO mais aussi à la chaine de télévision olympique et à tous les comités locaux des Jeux Olympiques.
La conférence de presse donnée conjointement par les représentants des deux partis le jour où la nouvelle a été annoncée s’est concentrée en profondeur sur cette dernière partie de l’accord. L’un des problèmes de la croissance mondiale d’Alibaba du point de vue de la distribution et du e-commerce est la prédominance d’Amazon en Occident, où même une attaque ciblée risquera de laisser Alibaba jouer au mieux la deuxième place.
Cependant, ses services de cloud constituent déjà la majeure partie des affaires mondiales de l’entreprise, atteignant presque l’équilibre après seulement 5 ans d’activité et hébergeant plus d’un tiers des sites internet en Chine. Bien que conçu à partir de la filiale AWS d’Amazon, c’est un marché sur lequel Amazon est beaucoup moins dominant, ce qui représente donc une occasion particulière pour Alibaba pour montrer ses muscles, en utilisant l’influence et la portée d’un partenaire comme le CIO pour atteindre des clients à travers le monde du sport. C’est de cette manière qu’Alibaba va tenter d’augmenter son influence parmi les TOP partenaires et c’est aussi très représentatif de la manière qu’a Jack Ma de considérer le futur international de son entreprise : pas à travers les ventes de marchandises pures, mais par le développement d’une infrastructure mondiale sur laquelle des instances mondiales comme le CIO vont dépendre de plus en plus.
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Cet article a été écrit par notre partenaire SportsPro Media.
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